L’Ameublement
Nous avons vu que Le Corbusier concevait ses unités d’habitation avec une vision globale de la vie moderne, construisant non seulement des logements mais également les infrastructures qui les entouraient.
Cette vision globale se retrouve également dans le cadre plus restreint de ses villas puisque la construction de ces dernières l’a poussé à s’intéresser au mobilier. Les créations d’Eileen Gray mais surtout de Charlotte Perriand vont le fasciner au point qu’il s’associera avec cette dernière en 1928. De cette union naitra une gamme complète de meubles où l’on retrouve la passion de Le Corbusier pour les lignes tendues. Le design simple dont les formes sont dictées par la fonction ne sont pas sans rapeller les principes du Bauhaus. Au rang des créations mondialement connues se trouvent les fauteuils LC2 et LC3 ainsi que la chaise longue LC4. L’attrait de la simplicité fonctionnelle se retrouve jusque dans le nom des meubles…
Fauteuil LC2 et chaise longue LC4
La villa Savoye
Cette villa livrée en 1929 est souvent citée comme l’un des plus grands chefs d’œuvre de l’architecte français. Mais surtout, elle permet de comprendre un certain nombre de principes défendus par Le Corbusier.
Cette villa fut commandée par les Savoye (couple aisé dont le mari avait fondé la société de courtage d’assurance Gras Savoye) qui souhaitait une maison secondaire moderne. Ils laissèrent libre Le Corbusier pour la conception. Ainsi on retrouve les cinq idées fortes de l’architecte : les pilotis, le toit terrasse, le plan libre, la fenêtre bandeau et la façade libre.
La construction sur pilotis, autorisée par le béton armé qui permet de réaliser des surfaces planes de façon solide avec peu de points d’appui, isole la maison du sol humide et permet au jardin de continuer sous l’habitation. Les murs n’étant plus porteur et grâce au béton armé, les planchers se poursuivent en porte-à-faux et les façades sont libérées de tout rôle structurel permettant aux fenêtres de s’étirer en bandeau.